Fabien Boitard par Elisabeth Couturier
Quelles sont les motivations d’un jeune peintre en ce début du xxIe siècle ? À peu de choses près, les mêmes qui animaient ses aînés hier ou avant-hier: « Qu’est-ce que je peux voir de ma fenêtre ? Qu’est-ce que je peux dire du monde ?», explique Fabien Boitard à propos de ce qui le pousse à commencer une toile…
Sorti de l’École des beaux-arts de Bourges avec les félicitations du jury, la question du choix du médium ne s’est jamais posée pour lui. Peindre contre vents et marées, voici un défi qui ne souffre d’aucune hésitation. Il sait la plasticité de la peinture sans limites et ses ressources infinies. Pour répondre à son désir impérieux de transmettre la palette complexe des émotions qu’il ressent à propos d’une situation, d’un paysage ou d’une relation, Fabien Boitard adopte un style hétérogène.
Il explique : « On n’a pas le même rapport face à une maison, à un arbre ou à une personne, donc pourquoi traduire cela par la même façon de peindre ». Aussi refuse-t-il de s’attacher à un style unique. Il préfère jouer avec la matière et juxtaposer, dans une même toile, des techniques mixtes, selon qu’il veut transmettre, par exemple, un sentiment de bonheur, d’étonnement ou de colère… Il confronte ainsi des temporalités différentes et des humeurs contradictoires.
Ses rapprochements formels énigmatiques, parfois grinçants, souvent intrigants, obligent à une lecture polyphonique de l’image. Il s’appuie en général sur une photographie qu’il a ou non prise lui-même. Mais il peut aussi bien peindre directement sur le motif ou encore créer une composition originale. Quoi qu’il en soit, il fait volontiers cohabiter sur la même surface un flou, des giclures, des graffitis tracés à la bombe, un dessin et même un glacis. Il explique : « Toutes les façons de poser la peinture sur la toile m’intéressent. Par la matière, l’image prend tout son sens ». Il ajoute : « Plus que le sujet, c’est l’ambiance que je cherche à définir ». Et il est incontestable qu’à première vue sa peinture déroute.
Les cadrages, les thèmes traités, les associations visuelles, les couleurs utilisées, tout sort de l’ordinaire : «J’ai envie que ma peinture fasse réagir » explique celui dont les portraits peuvent être saignants et la vues extérieures biffées avec rage. La nature et son devenir obsèdent Fabien Boitard, qui vit dans la campagne montpelliéraine. Quelle place l’homme lui accordera-t-il demain ?
Comment occupera-t-elle alors son imaginaire ? Comment continuer à rêver dans une société où tout devient marchandise ? Il précise « ne pas vouloir être dans la démonstration, mais rechercher une certaine tension ». Tel est, en filigrane, le fil rouge qui court d’une série à l’autre.
Faire passer des idées, sans en avoir l’air. Revendiquer une ultra subjectivité et partager ses interrogations à travers des compositions puissantes et fortes, constitue, pour lui, un enjeu majeur.
Puis vous passerez à la pratique, travail à l’huile essentiellement, sur grand format. En extérieur ou à l’intérieur en fonction des conditions climatiques. Vous réaliserez 4 toiles ou plus !
Pour cela, il vous faudra vous munir de couleur à l’huile, de 2 bouteilles de térébenthine, du siccatif « violet », de 2 toiles entre 50/60 et de 2 autres 80/100 (peu importe la qualité), de pinceaux basiques et fins ainsi que des couteaux.
Adhérents : 60€
eclusesdart@gmail.com